Le CQP‑APS devient TFP‑APS, ça change quoi ?

Depuis le 1er mars 2021, le CQP*‑APS, certification nécessaire pour devenir agent de sécurité privée, est devenu le titre à finalité professionnelle d’agent de prévention et de sécurité (TFP‑APS). Un changement d’appellation qui ne change pas le contenu ni les modalités d’examen.

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TFP APS (ex. CQP APS)

Jusqu’à présent le CQP‑APS, l’une des certifications diplômantes phares du secteur de la sécurité privée, n’était pas éligible aux parcours de formation en apprentissage**.

Pour pallier les difficultés de recrutement dans ce secteur en tension et anticiper les transformations des métiers, la branche professionnelle de la sécurité privée a souhaité faire évoluer cette situation afin de développer l’alternance. Ainsi, le CQP‑APS est devenu un titre à finalité professionnelle d’agent de prévention et de sécurité (TFP‑APS).

Hormis cette modification d’appellation administrative, rien ne change dans les prérequis, les contenus ou les modalités d’examen.

Comment obtenir le TFP‑APS ?

Comme pour l’ancien CQP‑APS, tout stagiaire qui souhaite suivre une formation au TFP‑APS doit avoir un casier judiciaire vierge, être en possession du numéro d’autorisation préalable ou provisoire délivré par le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) et passer des tests visant notamment à évaluer le niveau de maîtrise de la langue française.

La formation de 175 heures alterne des apports théoriques sur le cadre légal, réglementaire et déontologique ainsi que des mises en situation et des exercices pratiques. Les stagiaires sont notamment formés

À l’issue de cette formation, ils auront acquis les connaissances théoriques et pratiques nécessaires au métier d’agent de prévention et de sécurité (voir ci-dessous).

À noter que deux autres CQP valant aptitude professionnelle de la branche de sécurité privée sont aussi devenus des titres à finalité professionnelle :

  • le TFP d’agent de sécurité cynophile (TFP‑ASC) 
  • le TFP d’agent de protection physique de personnes (TFP‑A3P)

* Certificat de qualification professionnelle.

** La formation en alternance comprend deux types de contrats de travail : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation.

Des parcours en apprentissage spécifiques pour répondre aux besoins de spécialisation

Securitas est-il très impliqué dans le développement de l’alternance ?

Corinne Pruvost : Oui, nous avons été moteur de ce mouvement. Nous proposons depuis 2016 des parcours en alternance dans le cadre de contrats de professionnalisation pour enrichir les profils des collaborateurs. Nous sommes par ailleurs très actifs en matière d’apprentissage et nous avons participé aux travaux de la branche pendant un an pour transformer les CQP en titres à finalité professionnelle (TFP) afin qu’ils soient éligibles au parcours en apprentissage. 

Cela répond-il aux besoins de spécialisation des métiers de la sécurité privée ?

C.P. : Ce changement va en effet permettre de monter des parcours en apprentissage spécifiques pour répondre toujours mieux aux besoins de nos clients. À lui seul, le TFP avec ses 175 heures de formation ne suffit pas, il doit s’inscrire dans un parcours de formation, qui comporte un minimum de 400 heures. Au socle de base du TFP‑APS par exemple, il est possible de rajouter des modules complémentaires existants (formation sites sensibles…) ou des modules développés par l’activité Formation de Securitas. Nous travaillons aussi sur une qualification de chef d'équipe pour ajouter une dimension d’encadrement de proximité à nos agents de sécurité. On peut tout imaginer : des modules orientés sur les besoins de la filière des transports publics, de la distribution, etc.

Cette démarche s’inscrit aussi dans le cadre du plan national du Groupement des entreprises de sécurité (GES) en faveur de l’alternance…

C.P. : Le GES a en effet lancé, en février 2021, un plan national en faveur de l’alternance et de l’apprentissage dans le secteur de la sécurité privée. Il s’est fixé un objectif de formation et de recrutement de 20 000 jeunes à l’horizon 2024, soit une moyenne de 5 000 par an. Cela passe par une évolution législative afin que soit créée une carte professionnelle d’alternant en sécurité privée, qui ne serait valable que pour la durée du contrat d’alternance et ne permettrait d’être affecté qu’à des postes relevant du parcours en alternance. Les enjeux sont majeurs, le développement de l’alternance devrait permettre au secteur de relever les défis de demain.