Mobilisation générale dans les aéroports à l’approche de l’été

La reprise du trafic aérien est spectaculaire en Europe. En France, Securitas a lancé dès le début de l’année un grand plan de recrutement, pour faire face à un surcroît d’activité plus rapide que prévu.

Temps de lecture : 4 minutes (en moyenne)

Mobilisation générale dans les aéroports à l’approche de l’été

C’est désormais un fait : le transport aérien redémarre plein pot. Au mois d’avril, indique le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le trafic s’est inscrit en hausse pour le troisième mois consécutif, atteignant un niveau équivalent à 75% de celui constaté à la même époque en 2019, avant la pandémie de Covid. On l’a presque oublié mais au printemps 2020, tous les avions avaient été cloués au sol pour de longs mois, sur tous les continents.

En France, le trafic intérieur dépasse aujourd’hui 80% de ce qu’il était il y a trois ans et la dynamique est observée partout en Europe, ainsi qu’en Amérique.

« Les professionnels s’attendaient à un retour à la normale entre 2024 et 2027. Ils savaient qu’ils allaient devoir se préparer à la reprise de l’activité aéroportuaire, mais pas de façon aussi immédiate », observe Charles Akpinar, responsable ressources humaines Aviation de Securitas. « Finalement, dès le début de l’année 2022, nous avons compris que les choses allaient s’accélérer, sans savoir toutefois si la reprise allait être linéaire ou si elle allait connaître des à-coups. »

Début mai, l’association mondiale des compagnies aériennes a tiré la sonnette d’alarme, constatant des files d’attente impressionnantes dans les aéroports, recevant les plaintes de dizaines de milliers de passagers obligés d’attendre des heures pour passer aux guichets d’enregistrement et au contrôle avant l’embarquement, faute de personnel suffisant pour s’occuper des voyageurs et de leurs bagages. Beaucoup d’employés du secteur aérien sont en effet allés chercher du travail ailleurs, après avoir été mis en chômage technique de longue durée et avoir vu leur salaire amputé.

« Dans l’hexagone, le phénomène est le même partout mais il y a moins de difficultés à recruter en province, dans des villes comme Strasbourg ou Brest, qu’à Paris ou Nice », remarque Charles Akpinar. Dans le sud par exemple, Securitas fait face à la concurrence des employeurs saisonniers, l’hôtellerie, la restauration, qui attirent la main d’œuvre à l’approche de la saison estivale, grâce à des horaires plus fixes que dans la sûreté aéroportuaire, où les journées peuvent commencer à 3h30 du matin. Lorsque le rythme d’activité est soutenu, un même agent de sûreté aéroportuaire peut avoir à traiter avec son équipe jusqu’à 10 000 ou 15 000 passagers dans une même journée.

Un doute plane encore sur l’automne et la possibilité d’une nouvelle vague de Covid, d’autant que certaines aérogares sont toujours fermées, à l’instar du terminal 1 de Roissy Charles de Gaulle. Ceci génère encore plus de pression dans les aérogares en fonctionnement. Une chose est sûre toutefois, l’été s’annonce chargé. Securitas a donc pris les devants pour faire face à une nouvelle charge de travail importante. Un grand plan de recrutement a été lancé dès le mois de janvier.

Objectif : embaucher 500 agents de sûreté aéroportuaire d’ici aux grands départs en vacances

« Le plus gros enjeu se situe au niveau des postes d’inspection filtrage, là où les passagers passent les portiques de sécurité et où leurs bagages à main sont contrôlés. C’est l’endroit le plus visible de l’aéroport, celui où les gens manifestent le plus leur mécontentement en cas de longues files d’attente », indique Charles Akpinar. Ailleurs dans les aéroports, de façon moins visible, la situation est également tendue. C’est le cas à l’embarquement, où interviennent les agents de sûreté aéroportuaire profiler qui contrôlent les pièces d’identité, juste avant la montée dans l’avion.

« Nous nous efforçons de maintenir un haut niveau de qualité sur ce type de postes, en expliquant à nos nouvelles recrues qu’elles sont la dernière image que les touristes ont de la France avant de s’assoir dans l’avion », relève Charles Akpinar.

Conscients des problématiques de ressources humaines, les exploitants d’aéroports et les compagnies aériennes ont organisé des salons de recrutement. A ce stade, Securitas a embauché 380 personnes pour son activité aviation, soit des agents de sûreté aéroportuaire déjà formés, soit des débutants à qui il est proposé une formation initiale. Depuis le début de l’année, 120 nouveaux salariés destinés au secteur aérien sont ainsi passés par les centres de formation aviation de Securitas.