Sécurité privée : enquête sur la pénurie de main-d’œuvre dans l’Union européenne

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La CoESS(1) et UNI Europa(2) ont lancé la première enquête à l'échelle de l'Union européenne sur le manque de salariés et de compétences dans le secteur de la sécurité privée. Décryptage de ce défi majeur auquel est confronté le secteur.

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enquête sur la pénurie de main-d’œuvre dans l’Union européenne

Menée avec le soutien des fonds de l’Union européenne, l’étude INTEL(3) de la CoESS et UNI Europa vise à donner des clés de compréhension sur la situation de l’emploi dans le secteur de la sécurité privée afin de développer des solutions.

En 2021 et 2022, une équipe de chercheurs a ainsi interrogé des partenaires sociaux, des entreprises de sécurité privée et des clients dans 25 États membres de l'Union européenne sur leur perception et leur expérience en termes de ressources humaines. D’après l’étude, 92 % des entreprises de sécurité privée interrogées signalent des difficultés croissantes à trouver du personnel au cours des cinq dernières années et 48 % ont même du mal à répondre à la demande en raison du manque de main-d'œuvre. Les besoins en compétences et les pénuries qui en résultent sont plurifactorielles.

Les raisons

Les principaux facteurs sont le vieillissement de la main-d'œuvre, le manque d'attractivité des jeunes travailleurs et la faible diversité. De plus, on note l'inadéquation des systèmes d'éducation et de formation actuels pour préparer les nouveaux entrants au secteur de la sécurité privée en pleine évolution. Certaines compétences font cruellement défaut en informatique, en technologie numérique, en langue et par certains soft skills.

Une demande en forte évolution

L’accélération de la numérisation et des avancées technologiques et l’essor de nouveaux segments de clientèle influent sur la demande de nouveaux types de compétences et de profils dans le secteur. Selon l’étude, la pénurie de main-d'œuvre qualifiée deviendra encore plus critique, compte tenu de la demande croissante pour des services de sécurité plus innovants, demande qui s’est accentuée depuis la pandémie.

Des salariés hautement qualifiés

À l’avenir, le secteur aura besoin de salariés qualifiés, dotés de compétences numériques, informatiques, de plus en plus sophistiquées pour travailler dans les domaines de la vidéosurveillance, de la cybersécurité et de l’analyse de données au sein des entreprises de sécurité privée.

Pour faire face à ce changement de paradigme, les entreprises adoptent une série de stratégies : mise en œuvre de programmes de formation, partenariats avec les centres de formation et les collectivités locales, formation interne.

Dans le cadre du projet INTEL, la CoESS et UNI Europa publieront dans le courant de ce second semestre 2022 un nouveau rapport sur les bonnes pratiques des partenaires sociaux européens face à la pénurie de main d’œuvre et de compétences. 

 

(1) Confédération européenne des services de sécurité

(2) Union Network International Europa

(3) Intelligence des compétences pour les services de sécurité privée

Source : Labour shortages in Private Security: CoESS and UNI Europa publish first-ever EU-wide study