Au port du Havre, la sécurité passe d’abord par la dissuasion

Depuis maintenant deux ans, Securitas délivre des services de sécurité mobile sur les pontons des trois sites de plaisance au port du Havre. Objectif : éviter tout acte de malveillance sur les bateaux.

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Au port du Havre, la sécurité passe d’abord par la dissuasion

Faire acte de présence pour mieux dissuader. Telle est la mission qui a été impartie en juin 2020 à Securitas par Le Havre Plaisance, la société privée locale (SPL) détenue par la ville du Havre et la communauté d’agglomération Le Havre Seine Métropole. Cette dernière gère trois sites portuaires : le port principal de la cité côtière normande, où 1 150 bateaux sont à quai, le bassin Vauban, avec 170 bateaux à flot en plein centre-ville, et le quai de l’Escaut, une zone de stockage et de manutention accueillant en moyenne 130 à 140 bateaux à terre.

Au port principal et sur le site Vauban, qui relèvent du domaine municipal, c’est la police municipale qui effectue des rondes et intervient en cas de besoin. A l’Escaut, c’est la police portuaire. Il n’est jamais arrivé qu’un bateau ou même un moteur soit volé sur l’un de ces trois sites. Mais les actes de malveillance ne sont jamais exclus et se produisent dans d’autres ports voisins de Seine-Maritime.

C’est pour cette raison que depuis deux ans, Securitas effectue des circuits de dissuasion au Havre, le week-end (vendredi, samedi ou dimanche) en sillonnant sur les trois sites, ainsi qu’une fois en semaine, de manière totalement aléatoire.

« Notre objectif est de sécuriser le site, de rassurer les plaisanciers et de dissuader les personnes qui seraient mal intentionnées », explique Julien Lebas, maître de port principal du Havre Plaisance.

Historiquement, le site du Havre jouissait d’un poste de gardiennage, la nuit. Mais l’agent de sécurité qui occupait cette fonction n’était pas tenu de faire des rondes et restait en poste fixe, dans un bureau. « Depuis deux ans au contraire, même si ce n’est pas visible pour le grand public, nous bénéficions d’une présence. Les rondes aléatoires montrent qu’un agent de sécurité mobile peut passer à tout moment, à des horaires qui ne sont jamais les mêmes, ce qui dissuade les candidats au vol », souligne Julien Lebas.

Le dispositif de sécurité va d’ailleurs au-delà, puisque les trois sites disposent de système de contrôle d’accès aux pontons, avec des portails de 2,50 mètres de haut équipés de lecteurs de badge individuel. Le port principal du Havre est, lui, doté de caméras de vidéosurveillance. Compte tenu de sa taille, il est très fréquenté et les plaisanciers, d’une certaine manière, se surveillent aussi les uns les autres. Au bassin Vauban, il y a moins de monde mais la proximité d’un quartier très animé la nuit le rend plus vulnérable à la délinquance. « La présence de l’agent de sécurité mobile est clairement un plus », insiste Julien Lebas.

Pendant la saison estivale, des événements ponctuels amènent à davantage de vigilance. Le Havre Plaisance renforce par exemple, pour le 14 juillet, la sûreté avec des services de sécurité événementielle. La soirée de la fête nationale est toujours à risque car elle attire des foules venant admirer, depuis le port, le feu d’artifice tiré depuis la plage. « En général, il arrive que des plaisanciers alcoolisés se mettent en tête de tirer leurs propres fusées depuis leur bateau, en utilisant les fumigènes d’alerte accident ayant passé la date de péremption. Il faut donc redoubler de vigilance pour éviter tout attroupement sur les pontons, d’autant que ces fusées peuvent finir dans un bateau et donner lieu à un départ de feu. », note Julien Lebas. Même chose pour le Salon nautique, dont la première édition a eu lieu en novembre 2021 et durant lequel la sécurité a été renforcée. L’été 2022 s’annonce animé sur la côte normande. Il faudra redoubler de vigilance.